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« La ligne n’illustre pas, mais elle est la perception de sa propre réalisation » Cy Twombly

(...) Le geste pictural apparaît nettement autobiographique. Ce qu’a vécu Jean-Paul Meiser ou ce qu’il vit dans le présent se manifeste librement et avec une grande poésie.

Les lettres, les objets qui peuplent sa vie et sa pensée sont transposés avec une extrême sensibilité. Ainsi sa peinture ou sa sculpture laisse en transparence deviner toute l’émotion et la délicatesse avec laquelle Jean-Paul Meiser travaille. Les rêves se font réalité et sont traités avec humour attentif et tendre.

Les matériaux utilisés par l’artiste sont le plus souvent des objets qu’il a détournés de leur état d’origine pour leur transmettre une autre vie, plus littéraire, plus épique (Le grillage derrière le papier, la branche d’arbre, la plaque de bateau…).

Dans ses œuvres souvent plusieurs aspects apparaissent, laissant au spectateur le plaisir de découvrir et peut-être de se sentir responsable de ce qu’il perçoit. C’est la grande force de ce travail, donner à celui qui regarde le bonheur de dénicher là une écriture, là l’objet dans son état d’origine, là une vague, bref se sentir quelque peu inventeur de trésor.

La relation entre le spectateur et l’œuvre est juste un frémissement de sentiments, Jean-Paul Meiser ne nous dévoile, fort heureusement, pas tout, il faut prendre le temps de regarder et presque d’écouter le bruit des vagues…

Pome JACQUES, Galerie art/espace, Thonon, 1996